Pneuma, pour instruments à vent, percussions, orgue et postes de radio, explore toutes les gradations entre le bruit blanc et les sonorités complexes. L'ensemble des instruments à vent est considéré comme un poumon énorme qui respire, les instruments comme la bouche qui articule les bruits de la respiration.
L'utilisation des techniques instrumentales récemment développées engendre dans Pneuma un univers sonore qui ignore le son « normal » – non déformé – des instruments utilisés. Pneuma utilise des blocs complexes de sons et de bruits et non pas les timbres isolés des instruments. Les quatre groupes instrumentaux (vents, percussions dont un piano joue directement sur les cordes, orgue électrique et postes de radio pour le bruit blanc) transforment progressivement le bruit de souffle en tissu sonore multiple. Pneuma poursuit mes recherches de h pour quintette à vent et Dona nobis pacem pour douze voix, où l'on aboutit à un spectre sonore très complexe en partant de matériaux sonores très simples. Ces points de départ sont : un seul son dans h ; un accord de douze sons dans Dona nobis pacem ; les bruits de respiration qui créent un monde anxieux et hallucinatoire dans Pneuma.
Heinz Holliger.