L’intention est ici d’amplifier la présence vocale en la répliquant dans la partie électronique, créant ainsi une myriade d’avatars qui ne permettent plus de distinguer clairement ce qui appartient au réel de ce qui appartient au songe. Une sorte de dialogue dans l’espace, mais surtout dans le temps, où les syllabes reviennent et se répètent presque jusqu’à l’infini, en perdant ainsi leur substrat au gré d’accélérations et décélérations incessantes au cœur d’un entrelacs naissant. En résulte un dédale de textures phonétiques dont la pierre angulaire est en définitive la perte de sens. Dès lors, les espaces sémantiques traversés deviennent incertains et les indices indécis égarés çà et là ne sont que des mirages émergents d’une lente métamorphose.
Adrien Trybucki, note de programme du concert du 18 juin 2019 au Centquatre-Paris.