Solar est fondée sur l’idée d’une structure harmonique permanente, qui diffuse tout autour d’elle son image et renvoie continuellement l’harmonie à sa forme initiale, comme si elle obéissait aux lois de la gravitation. Le titre de la pièce illustre cette idée. Cette harmonie « solaire » est ensuite opposée à un principe harmonique très différent, davantage basé sur les polarités.
Autre aspect important de Solar : sa matière musicale est volontairement limitée. Les mêmes idées réapparaissent, orchestrées de manières différentes, et surtout avec des temps distincts. Vers la fin de la pièce, on peut noter également que les éléments musicaux – registres, harmonie, rythme, tempo, orchestration – sont présentés selon des extrêmes qui changent rapidement. D’autre part, les deux claviers électroniques ont des fonctions restreintes mais claires. Le pianiste alterne avec les sons de cloches métalliques en quarts de ton du premier clavier. Ces sons sont reliés aux percussions métalliques et à la trompette. Le second clavier, un synthétiseur Yamaha SY99, sert à enrichir les textures du piano et des percussions, ou bien à produire des accords soutenus en arrière-plan, remplaçant ainsi un groupe de cordes plus important.
Kaija Saariaho.