Debussy a conçu cette mélodie pour flûte seule comme une musique de scène devant accompagner la mort du dieu Pan dans la pièce de son ami Gabriel Mourey : Psyché.
Debussy et Mourey avaient échafaudé de nombreux projets théâtraux. Syrinx est le seul qui ait abouti, peut-être en raison de l'intérêt de Debussy pour une interprétation nouvelle des mythes grecs. A propos de Psyché, l'amante d'Eros, Debussy écrivait à Mourey : «Quel type de génie faut-il pour ressusciter ce vieux mythe duquel on a arraché toutes les plumes aux ailes de l'amour !»
On ne peut s'empêcher de songer ici à la flûte qui ouvre le Prélude à l'après-midi d'un faune : les deux mélopées ont en commun la mélancolie du chromatisme descendant et cet équilibre unique que Debussy a toujours su réaliser entre répétition et différence.