Hommage à André Jolivet pour le centenaire de sa naissance
Figures musicales disciplinées ou rencontres violentes de matières sonores installent ici une émotion parfois sauvage (premier mouvement) mais aussi retenue (troisième mouvement). Dans Yala*, les correspondances thématiques expriment la confrontation entre la sérénité et le chaos. Trois instruments à la recherche d’une voix semblent illustrer le cri d’une nature innocente. Palpitation organique des mouvements, éléments aux soubresauts parfois terribles et imprévisibles, un paysage s’impose comme une vision aventureuse. Les accords sombres font alors ressortir les harmonies claires, et les rehauts lumineux de certaines phrases mélodiques accentuent les contours obscurs des timbres superposés. La progression de la forme est une désignation du sens : la musique est une architecture de l’expression.
* Yala est le nom du lieu où je me trouvais le matin du 26 décembre 2004, sur la côte sud-est du Sri Lanka, quand le tsunami est arrivé…
Philippe Fénelon.