Au cours des dernières années, l’application des innovations technologiques à la création d’images, de sons et de vidéos truquées (deep-fakes ou hyper trucages) a suscité une grande inquiétude au sein de nos sociétés. En témoigne l’emballement médiatique sur le danger de ces deep-fakes (ex. https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/un-amour-fou, la série Black Mirror, etc.). Pour autant, aucune étude académique ne s’était encore penchée sur la perception morale qu’en a le grand public : est-ce que ces usages sont moralement acceptables, et dans quelle condition. Les technologies de transformation de voix faisant partie des outils développés et supports de diverses recherches à l’Ircam, il nous a semblé essentiel de nous pencher sur la question spécifique des “filtres vocaux”. Inspirés par les études sur l’éthique des véhicules autonomes (https://www.semanticscholar.org/paper/Autonomous-Vehicles-Need-Experimental-Ethics%3A-Are-Bonnefon-Shariff/13d456d4c53d7b03b90ba59845a8f61b23b9f6e8), nous avons donc conduit une étude d’éthique expérimentale, sur 300 personnes, en leur présentant un certain nombre de scénarios hypothétiques d’application de transformations vocales émotionnelles : allant de l’employé de call-center qui transforme la voix des consommateurs insatisfaits pour moins entendre leur colère, à l’actrice qui rend sa voix moins tendue pour masquer son trac, ainsi que des situations thérapeutiques (soigner son stress en calmant le son de sa voix).
Ce sont les résultats de cette étude (https://royalsocietypublishing.org/doi/full/10.1098/rstb.2021.0083) que je présenterai le mercredi 9 février à 14H.
page perso Ircam Nadia Guerouaou
https://lejournal.cnrs.fr/billets/letonnante-acceptabilite-des-deep-fake

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https://www.stms-lab.fr/agenda/mercredis-de-stms-nadia-guerouaou/detail/