Contenus numériques consultables dans leur intégralité au sein de la Médiathèque de l'Ircam

Cursus de composition et d'informatique musicale de l'Ircam

  • Saison 2022-2023 - None - None > Concerts Cursus
  • Sept. 16, 2022
  • Centre Georges Pompidou, Paris
  • Program note: Concerts Cursus
Œuvre de
  • Sachie Kobayashi (compositrice)
Participants
  • Corentin Marillier (interprète)
  • Sébastien Naves (encadrement pédagogique Ircam)
  • Jérémie Bourgogne (ingénieur du son)

Concert enregistré le 24 septembre 2022 au Centre Pompidou
-
Vous avez choisi de travailler avec un performeur et vidéo, donc sans musicien sur scène : pourquoi ce choix ?
Oui, c’est assez ironique sur notre scène musicale contemporaine ! Cependant, j’ai le sentiment que la facilité d’utilisation d’une technologie bien développée telle que la captation de geste, à laquelle j’ai recours, permet de faire abstraction de la physicalité de l’instrument lui-même.
Dans le même temps, je voulais créer une pièce « pour tous les instruments» – et pas uniquement ceux couramment utilisés –, tant le brouillage des identités instrumentales est un phénomène répandu dans notre société actuelle.
Enfin, le projet est né de mes réflexions autour du «transhumanisme ». Conçue pour nous aider à vivre, la technologie déforme notre réel et bouleverse nos perspectives sur des questions philosophiques existentielles comme la peur de la mort, le sens de la vie ou l’identité.
Dans ma pièce, le transhumanisme devient «transinstrumentalisme »: quand l’être humain devient un instrument de musique… Comme son titre l’indique, Day 0 - Transinstrumentalism marque le début d’un travail plus vaste sur ce sujet.

Comment cela se manifeste-t-il ?
J’utilise le capteur R-IoT (développé par l’équipe Interaction son musique mouvement), qui permet de détecter les mouvements du performeur via des accéléromètres et gyroscopes, dont les données sont ensuite appliquées à des paramètres musicaux.
La vidéo (projetée sur un écran de tulle) permet quant à elle de recréer un décor proche de notre quotidien, lequel décor accueille un jeu dialectique entre des concepts opposés (homme/machine, scène/public, quotidien/extraordinaire, musique/bruit, vie/mort), qui en viennent à fusionner – comme les tendances actuelles tendent à montrer qu’elles pourront le faire à l’avenir.
Je m’aperçois inconsciemment que j’incorpore au processus les pensées bouddhiste et zen. Tout se passe dans le quotidien : il n’y a là nul dieu spécial, tout juste l’existence de ce monde et celle de performer: «C’est ainsi !»

Concerts Cursus

From the same archive