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Couleur de blé s’inscrit dans le cadre de ma recherche autour du silence musical. On essaye d’établir une relation entre la notion taoïste de vide et le silence musical afin qu’il ait une vraie nuance expressive – bien loin du « silence en tension » typique de la musique occidentale. Ainsi, le discours pneumatique se construit autour des pauses de différentes durées. Le son comme énergie : chacune des pauses est pensée par rapport à la résonance laissée par le geste précédent, de façon qu’il semble qu’on écoute d’énormes respirations.

L’autre point de repère dans ma pièce est « l’obéissance » rigoureuse du développement formel autour de l’idée principale. En fait, on pourrait résumer la démarche formelle de Couleur de blé comme l’ensemble des transformations qui ont lieu dans le sol initial. Pourtant, au-delà des sujets techniques il reste toujours la volonté d’offrir une matière qui, de façon rhizomatique, éveille chez le spectateur des sensations qu’on ne peut pas définir – à mon avis, sinon on ne parlerait pas de la musique. À ce sujet, l’intention poétique et sinesthésique de la pièce – de même que son titre - est de réfléchir la puissance et la beauté du soleil méditerranéen./A.B.G.