A-Ronne, Luciano Berio 31:31
- Set Acanthes (académie, 1980-2011)
- Acanthes 2009
- July 9, 2009
- Arsenal - Esplanade, Metz
Œuvre de
- Luciano Berio (compositeur)
Participants
- Susanne Leitz-Lorey (musicien interprète)
- Martin Nagy (musicien interprète)
- Sarah Sun (musicien interprète)
- Andreas Fischer (musicien interprète)
- Neue Vocalsolisten,
A-Ronne a pour sujet la vocalisation élémentaire d'un texte et sa transformation en quelque chose d'aussi simple peut-être, mais de plus difficile à décrire. En fait, il ne s'agit pas de composition musicale dans le sens habituel du terme, même si A-Ronne est souvent guidée par des procédures musicales (utilisation d'inflexions et d'intonations, développement d'allitérations et de transitions entre son et bruit, utilisation, parfois, de mélodies, de polyphonies et d'hétérophonies). La signification musicale de A-Ronne est simple, à savoir qu'elle est commune à toute expérience, du discours quotidien au théâtre, où les changements d'expression supposent et explicitent les changements de signification. C'est pourquoi je préfère définir cette œuvre comme un documentaire sur un poème d'Eduardo Sanguineti, comme l'on parlerait d'un documentaire sur une peinture ou un pays exotique. Le poème de Sanguineti, qui est lu de différentes manières, n'est pas traité comme un texte mis en musique, mais plutôt comme un texte à analyser et comme un générateur de différentes situations vocales et d'expressions.
Trois thèmes sont exposés dans le poème de Sanguineti, qui est répété environ 20 fois dans A-Ronne, et presque toujours intégralement : dans la première partie le thème du Commencement, dans la seconde le thème du Milieu, dans la troisième celui de la Fin. Le poème est rigoureusement construit sur des citations dans des langues différentes, qui vont du début de l'Evangile selon St Jean (en latin, grec et allemand : la traduction de Luther et les modifications apportée par Goethe dans Faust) à un vers d'Eliot ; d'un vers de Dante au premier mot du Manifeste du parti Communiste ; de quelques mots tirés d'un essai de Barthes sur Bataille aux trois derniers mots, aux trois signes (ette, conne, ronne), qui concluaient après Z l'alphabet italien dans l'ancien temps : c'est de là que vient l'expression, aujourd'hui inusitée, de «A à Ronne» au lieu de «A à Z».
D'après un texte de Luciano Berio
Luciano Berio, A-Ronne -
Composition : 1974 -1975 - Texte : Eduardo Sanguineti -
Création : 1974, Liège, RTB, par Swingle II -