David Hudry commence sa formation au Conservatoire de Montpellier, où il suit dans le même temps des études de musicologie à l’Université Paul Valéry. Il obtient son agrégation de musique en 2002, avant d’intégrer la classe de composition et nouvelles technologies du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris, où il est formé notamment par Emmanuel Nunes, Stefano Gervasoni et Luis Naón. Il suit aussi, en 2006, le Cursus en composition et informatique musicale de l’Ircam auprès de Yan Maresz. Après l’obtention de son diplôme de formation supérieure en 2008, il est l’année suivante sélectionné pour la session de composition “Voix nouvelles” de Royaumont.
La musique de David Hudry puise, plus particulièrement au début de sa carrière, son inspiration dans les arts graphiques, notamment dans les œuvres et réflexions de peintres comme Paul Klee ou Zao Wou-Ki. Kandinsky est une référence majeure de son travail, notamment à travers son essai Point et ligne sur plan (1926) : le compositeur développe, en miroir, à partir de ces réflexions les notions de ligne mélodique, de contrepoint et de surface harmonique. Plus généralement, la question de l’espace est primordiale dans son œuvre, une problématique qu’il creuse plus spécifiquement en explorant la division et la spatialisation de l’orchestre (Räumezeit, 2004 ; Nachtspiegel, 2008).
Très attaché à la dramaturgie dans ses œuvres, le compositeur les conçoit comme traversées par des personnages en mouvement, permettant une progression organique de la pièce en une trame narrative informelle. Dans Impromptu pour un monodrame (2007), le basson soliste, qui incarne alternativement cinq personnages musicaux différents, fait face à un doppelgänger musical (une notion chère au compositeur) créé par l’électronique.
Plus récemment, David Hudry s’est intéressé aux friches industrielles et aux villes abandonnées : déjà dans Passage (2012) il travaille sur un poème d’Émile Verhaeren intitulé Les usines. C’est suite à plusieurs visites à Buffalo aux États-Unis qu’il se passionne pour ce passé des États de la rust belt. Avec The Forgotten City (2016), il souhaite évoquer l’énergie de ces villes dans leur ancienne activité : la pulsation, le rythme et le timbre jouent un rôle primordial dans ces œuvres. Suivront en 2017 Machina humana et Rituals - Men and Machines (2021) qui utilisent respectivement des sons concrets enregistrés dans des usines de la vallée de l’Arve (Haute Savoie) et de Basse-Silésie. Cette thématique est notamment l’occasion pour le compositeur de poursuivre une réflexion sur les rapports entre humain et machine, un sujet qui parcourt son œuvre depuis sa formation à l’électronique.
Ses œuvres ont été jouées entre autres par l’Orchestre philharmonique de Radio France, l’Ensemble intercontemporain, l’Ensemble Modern, l’Ensemble Recherche, le Freiburger Barockorchester, le Lemanic Modern Ensemble, le quatuor Arditti, le quatuor Tana, l’ensemble Multilatérale, ou encore Ars Nova, à des festivals tels que Musica, Musiques démesurées Clermont-Ferrand, Archipel, June in Buffalo, BW Ensemble-Akademie, Montréal Nouvelles Musiques, Vale of Glamorgan ou Sound Aberdeen.
En 2016, col legno lui consacre un CD portrait. David Hudry est édité par les Éditions Musicales Artchipel.
Prix et récompenses
- Prix jeune compositeur de la Fondation Ernst Von Siemens, 2016 ;
- Prix de la “Fondation Francis et Mica Salabert”, 2015 ;
- Prix de Composition Pierre Cardin (Institut de France, Académie des Beaux-Arts), 2012 ;
- Bourse de la Fondation Meyer, 2006.