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On prête volontiers à Rameau l’amorce d’un certain lignage esthétique français qui fonde les liens de l’harmonie et du timbre sur l’assise plus ou moins explicite de la résonance naturelle. Après Berlioz, Debussy ou Messiaen, la musique spectrale s’inscrit dans cette ascendance par un rapport physicaliste au son dont la caractérisation, aiguisée par l’opposition au structuralisme sériel, accuse manifestement l’orientation sensorielle et naturaliste.
Pourtant, les «principes naturels» du Traité de 1722 ne résident pas encore dans le phénomène des harmoniques, mais dans un édifice déductif cartésien, auquel la contribution empirique de l’acoustique ne fera que s’ajouter en 1726, sans empêcher Rameau de défendre, en 1736, la dynamique structurale du tempérament égal aux dépens de la qualité sensible des intervalles. Il est remarquable qu’une dualité comparable s’observe dans le cas de la musique spectrale. Chez Grisey, le modèle acoustique se conforme à un ordre harmonique fonctionnel qui repose sur des antagonismes polarisés (harmonicité-inharmonicité-bruit) et des rapports déductifs virtualisés (fondamentale spectrale).
Comment se constitue concrètement cette continuité et que dit-elle de l’actualité du legs ramiste? Il s’agira ici d’examiner le rapport entre la formalisation de l’harmonie et la définition de ses principes naturels, successivement chez Rameau, puis chez Grisey, avant de considérer les implications philosophiques de cette problématique transhistorique.
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