Chanson d'amour, hymne au souvenir et hommage au jeu énigmatique entre raisons claires et celles encore inconnaissables, je dédie cette pièce à Annette Poitau Levine. Deux poèmes en trois langues guident la trajectoire de l'œuvre, dont le deuxième peut être lu soit diagonalement, soit verticalement dans une langue à la fois.
La chanteuse n'entonne le premier poème écrit – Belle du désert – que dans le deuxième mouvement. Pourtant, ce texte est bien présent dans le premier mouvement, tel un subconscient lui insufflant la dramaturgie. Cette situation s'inverse dans le deuxième mouvement, où les trois textes enchevêtrés du poème non-chanté – Belle du désert II – influent non seulement sur le déroulement expressif des niveaux musicaux voix – percussion – électroacoustique, mais encore, créent une sorte d'échafaudage temporel sous-jacent aux événements sonores. Le noyau musical de ce mouvement réside dans le solo de percussions joué à son début. Une grande partie des structures, voire des gestes rythmiques de la pièce, découlent de cette musique pour cinq instruments à peau, qui a fourni la base structurelle du deuxième poème.
Du point de vue technique, j'ai utilisé le logiciel d'aide à la composition Patchwork. Ce même logiciel a facilité la réalisation de maintes séquences électroacoustiques ainsi que le calcul de paramètres destinés au logiciel de traitement de son Audiosculpt. En employant ce dernier, le son d'une voix chuchotant la phrase : « memory is the wind, Düzma » est devenue la base de la partie électronique du premier mouvement.
Je voudrais exprimer ma gratitude envers l'admirable équipe de la pédagogie de l'Ircam pour son aide et sa patience pendant la gestation de cette pièce. Enfin, je tiens à remercier de tout cœur Donatienne Michel-Dansac et Françoise Rivalland pour lesquelles cette pièce a été écrite.
Josh Levine.