Après mes études à Berlin et à Francfort, le cursus suivi à l'Ircam m'a en quelque sorte placée devant un défi à relever, qui consistait à remettre en question tous les outils de l'écriture compositionnelle auparavant utilisés, et impliquait un changement radical de perspective. Dans l'optique de définir des modalités personnelles d'utilisation de l'outil informatique, j'ai tenté de me concentrer sur les aspects qui me paraissaient porter en eux assez de potentiel pour fonctionner finalement comme éléments d'une grammaire individuelle, comme un système organique susceptible d'être assez souple pour permettre une utilisation des plus variées. no one, premier résultat de ces recherches, s'articule selon un système, créé à partir du programme d'aide à la composition PatchWork, qui définit les règles du processus en faisant dépendre de l'élément suivant la probabilité de transformation de n'importe quel élément. Ce sont principalement la partie harmonique (basée sur un système en quart-de-tons), les proportions et l'articulation qui sont régies par ce système. Le résultat en est une variation permanente : il existe, certes, une direction globale, mais il y a cependant toujours quatre façons différentes de se rendre d'un point à un autre, illustrée chacune par l'un des quatre instruments qui représentent moins un ensemble homogène que la mise en présence de quatre individualités.
Isabel Mundry.