Cette composition, qui se réfère explicitement aux expériences de jeunesse du compositeur en tant que pianiste, revêt aux yeux de celui-ci une valeur affective particulière. Sur bien des plans, elle s'inspire en effet de cette période et elle est tributaire, notamment, du souvenir de l'approche instinctive à l'instrument, approche qui se révèle comme « ce qui reste lorsqu'on a tout oublié ». C'est de cette sphère apparemment marginale, dans laquelle on explore le clavier selon des habitudes intimes, que dérive la matière de Toccata, tandis que l'itération, qui en est le principe ordonnateur, magnifie son aspect magique.
Claudio Proietti, « Ivan Fedele » Les cahiers de l'Ircam, Compositeurs d'aujourd'hui, 1996.