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Les villes, vues de loin, scintillent de vie. Elles nous attirent, chacune à sa manière, nous appelant à nous joindre au système de toute notre présence. Elles génèrent en nous de l’énergie, tout en drainant l’énergie que l’on produit. Ce sont des organismes qui vivent et meurent, vieillissent et se renouvellent. Elles peuvent être des lieux où s’évader ou des lieux d’où s’évader. Villes modernes, villes anciennes, villes écologiques, villes industrielles.
Nous habitons des villes, nous voyageons dans des villes, nous visitons les villes des autres. D’ici 2050, on estime que plus des deux tiers de la population mondiale vivront dans des villes. Sept milliards de personnes anonymes, avec parmi elles une petite élite pouvant avoir un vrai impact individuel et le reste organiquement systématisé en groupes créant un organisme massif. En tant que visiteurs, nous pouvons par hasard tomber sur des quartiers magiques, avec ruelles plus calmes, parcs et terrains de jeux : ces faubourgs au cœur de la cité sont comme des comtés dont la ville serait le pays. La nuit, une nouvelle biologie s’éveille : des personnes, des animaux, un changement dans l’acoustique bouleverse la manière dont voyage le son, principalement entendu et caché au regard dans l’ombre des lampadaires.
Shimmering Cities est un voyage de 30 minutes dans un centre-ville fictif au rythme du jour et de la nuit, dans le temps et l’espace. La pièce s’anime par la fusion d’un ensemble instrumental avec l’électronique live et un univers électroacoustique immersif, qui comprend des sons de Paris et des abstractions fantasmatiques transformant les bruits usuels en instants d’intrigue et de musique. Shimmering Cities s’inspire des nombreuses villes que j’ai visitées ou habitées, et de celles que j’ai visitées dans mon imagination et que je visiterai peut-être à l’avenir : l’image magique d’une ville chatoyante vue depuis un paysage rural lointain.
Natasha Barrett, note de programme du concert des 50 ans de l'Itinéraire à l'Espace de projection de l'Ircam le 18 novembre 2023.
Les musiciens de L’Itinéraire et les chercheurs de l’Ircam partagent une idée forte depuis leur naissance respective : explorer le son, le cartographier, en maîtriser la connaissance et l’expression. L’impact de la musique spectrale tient à l’esprit aventureux des musiciens, à la vision de ses fondateurs mais aussi à la révolution parallèle de l’informatique musicale et de l’électronique. 50 ans après sa naissance, L’Itinéraire trouve sa vitalité actuelle dans un équilibre entre patrimoine et création, à l’image de ces deux soirées d’anniversaire.
Cette deuxième soirée est placée dans la lumière enveloppante de Núria Giménez Comas, l’éclat spectaculaire de Natasha Barrett, les couleurs assombries pour Hugues Dufourt, l’inspiration turnérienne de Harvey. Elle emprunte aussi les inclinaisons et dénivellations, ces « larmes du son » chères à Michael Levinas.
L'œuvre est une commande de l'Ensemble L'Itinéraire de Paris. Une commande française évoque certaines perspectives culturelles au cœur d'un compositeur anglais : un sens de la vie en couleur qui, au mieux, fait disparaître la dualité sujet-
November 18, 2023 14 min
Le titre de la pièce Llum i matèria (Lumière et matière) fait référence à la double nature de la lumière, à la fois onde et particule. Point de départ de la composition, c’est aussi, par le plus grand des hasards, un titre de Kajia Saariaho
November 18, 2023 18 min
Il y a dans le son du piano et le battement de ses nombreuses cordes comme une inclinaison des hauteurs, des dénivellations. J‘y entends comme des désinences du son : les larmes des sons. Parler de désinence en musique, c'est devoir abor
November 18, 2023 22 min
La Cité des saules est une métaphore du départ. Toute la pièce est conçue comme une forme de genèse réciproque de l’intériorité et de l’espace. Il n’y a pas de motif, pas de contour, pas de figure issue d’un fond. Seul compte le processus d
November 18, 2023 13 min
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