NĂ© Ă  Paris en 1929, Michel Fano a entrepris de longues Ă©tudes au Conservatoire (harmonie, fugue, composition) dont il retiendra essentiellement l’enseignement de Messiaen chez qui il rencontre Jean BarraquĂ© et oĂč il fera la connaissance de Pierre Boulez. Il participera activement au Domaine musical oĂč sera donnĂ©e sa Sonate pour deux pianos (1952) qui ouvre la voie Ă  la sĂ©rie gĂ©nĂ©ralisĂ©e. ParallĂšlement, il rencontre Pierre-Jean Jouve avec lequel il Ă©crit l’étude de rĂ©fĂ©rence sur Wozzeck de Berg (1953) qui marquera profondĂ©ment ses futures rĂ©flexions au sujet du son au cinĂ©ma.

RappelĂ© sous les drapeaux en 1956 en AlgĂ©rie, il revient en France pour se consacrer au cinĂ©ma en tant qu’ingĂ©nieur du son. Il fonde avec son frĂšre Jacques la sociĂ©tĂ© de production Son Aurafilms et coproduit les films d’Alain Resnais (Hiroshima mon amour, L’AnnĂ©e derniĂšre Ă  Marienbad). PassionnĂ© par la littĂ©rature et le Nouveau Roman, il rencontre Alain Robbe-Grillet avec lequel il rĂ©alisera les « partitions sonores » de L’Immortelle (1963) au Jeu avec le feu (1975) avec ce qu’il considĂšre comme sa contribution la plus aboutie dans L’Homme qui ment (1968). Il se consacre Ă©galement Ă  la bande son trĂšs Ă©laborĂ©e de deux des films animaliers de François Bel et GĂ©rard Vienne, Le Territoire des autres (1970) dont il est aussi corĂ©alisateur, et La Griffe et la dent (1976).

À cĂŽtĂ© de nombreux films pour lesquels il a participĂ©, Michel Fano rĂ©alise divers documentaires musicaux dont la sĂ©rie de sept films pour la tĂ©lĂ©vision (Introduction Ă  la musique contemporaine, 1980) et enseigne le son Ă  l’IDHEC, puis Ă  la FÉMIS oĂč il a dirigĂ© le dĂ©partement Son, au Centre National de la Bande dessinĂ©e et de l’Image d’AngoulĂȘme ou Ă  l’INSAS, l’école de cinĂ©ma Ă  Bruxelles, et est rĂ©guliĂšrement appelĂ© Ă  enseigner l’étranger, notamment Ă  Cuba. Pendant plusieurs annĂ©es, il a prĂ©sidĂ© le G.R.E.C. (Groupe de Recherches et d’Essais CinĂ©matographiques) ainsi que la Commission SupĂ©rieure technique de l’image et du son et la commission symphonique de la SACEM. Travaillant activement sur les nouveaux outils informatiques, il Ă©tudie Ă  l’Ircam les logiciels d’écriture et de composition avant d’en devenir l’un des administrateurs Ă  la demande de Pierre Boulez. Il reviendra briĂšvement Ă  la composition en 1995 avec le cycle Fab et poursuit ses travaux sur le son, s’affirmant comme l’un des grands spĂ©cialistes des relations entre le son et l’image.

© Ircam-Centre Pompidou, 2019


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