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évènements
JANUS
Type
Concert
Lieu de représentation
Ircam, Espace de projection (Paris)
durée
19 min
date
27 avril 2024
note de programme
JANUS

Enregistrement © ircam Luca Bagnoli

Titres des parties

I. L’unisson de non
II. Mélodie microtonale de 7 notes
III. Cluster de l’amour
IV. Rythme de l’art
V. La mue du serpent

Comme son titre l’indique, l’Essai sur la muë de la voix (1754) de Samuel Auguste Tissot parle de la mue de la voix, expliquant ce phénomène, conformément aux connaissances de l’époque, par un changement d’épaisseur dans les cordes vocales. Le concept d’hormones n’était à l’époque pas encore connu, et la transformation du corps y est expliquée par la « naissance de l’amour ».

Dans la pièce, l’écriture vocale explore tout une palette de sonorités associées au timbre brillant du chœur. La répétition des mots-clés du texte de Tissot – voix, charme, l’amour, l’art, l’âme, la mue – révèle les variations timbrales au moyen du filtrage du texte « ralenti » : les notes tenues sont chantées sur les voyelles comme sur les consonnes.

Le serpent, qui accompagnait, encore au XIXe siècle, les chœurs d’enfants dans les églises, ajoute aussi à la charge symbolique. En effet, à l’époque, les enfants les plus doués qui entamaient leurs mues et devaient arrêter le chœur, apprenaient à jouer de cet instrument, que l’on avait coutume de comparer à la voix humaine.

Patrick Wibart, avec lequel j’ai développé la partie de serpent pour cette pièce, a recours à une technique de chant et de jeu simultanés dans l’instrument, obtenant ainsi des sonorités inouïes qui reflètent le concept de la composition : la mue de la voix vers le serpent.
La dernière partie de la pièce évoque de surcroît la mue du serpent lui-même, c’est-à-dire ce moment où l’animal, cette fois, se défait de sa peau, qui se régénérera ensuite, pour pouvoir poursuivre sa croissance.

Dans l’écriture vocale, comme dans la partie du serpent, le changement des voyelles produit un effet de chant diphonique qui, grâce aux variations de formants, change l’harmonie (par glissando résonantiel).

L’électronique utilise les analyses des formants des enfants, spécialement réalisées pour le projet, afin de générer notamment les harmonies qui accompagnent le chœur. Les sons du serpent, qui engendrent quant à eux l’harmonie du discours électronique, suivent les intervalles que le musicien produit en combinant simultanément chant et jeu instrumental, ainsi que la technique particulière du didgeridoo. Le système HOA (pour High Order Ambisonics ou Ambisonique d’ordre élevé) qui simule l’acoustique de la Chapelle royale du château de Versailles spécialement conçue par l’Ircam pour le projet Janus, sert en tant qu’instrument par excellence. Ainsi, la réverbération unique du lieu transforme la partie électronique en profondeur.

Le travail avec ce système permet d’explorer les illusions qui naissent dans cette acoustique.

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