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Les choix idéologiques, politiques et artistiques qui ont amené le punk à se positionner en grand déconstructeur de l’ordre social, dans les années 1970, avant de repenser l’avenir du monde à partir des années 1980, n’ont pas été sans conséquences sur la santé de ceux qui portaient haut et fort les messages de la subversion punk. À l’image du « No Future » qui deviendra le slogan d’une génération, et parce que cette antienne catalysait le mal-être d’une génération, le recours aux paradis artificiels, à l’alcool et plus encore à des combinaisons bricolées à partir de substances chimiques (trichlo), médicamenteuses (coupe-faim, Captagon), avant que ne s’abatte le fléau de l’héroïne (French Connection), a balisé les trajectoires des artistes, des musiciens, des écrivains et des publics du punk.
L’une des conséquences directes de ce phénomène fut l’hécatombe d’overdoses, et plus largement de maladies associées aux addictions qui frappèrent une partie de la scène punk. Dans les années 1980, le sida, l’hépatite C ou les pathologies psychiatriques ont durement touché les communautés punk. Des destins lumineux et tragiques comme celui de Mano Solo illustrent ce cheminement et invitent à revenir sur la dialectique de construction/déconstruction qui a marqué le punk en France alors que les artistes porteurs de critiques envers la société, mais également chargés de promesses d’avenir, subissaient les conséquences des choix de vie que supposaient en pratique, ou de manière plus idéologique, le fait d’inscrire ses actes dans le sens de la rébellion, de la résistance à l’ordre établi ou de la désobéissance civile et artistique.
Fondée sur un corpus large d’archives mobilisant autant les œuvres que le discours sur les œuvres et les trajectoires, notre communication se propose de revenir sur cet alliage à la fois tragique et emblématique qui consiste à se perdre dans la création, parce que la création est envisagée comme le seul viatique à la survie possible dans un monde que l’on imagine sans espoir. Il s’agira d’étudier le rapport entre musique et maladie en sériant ce qui, au cœur du punk et des générations qui ont accompagné durant un demi-siècle les transformations de ce mouvement, permet de comprendre la maladie comme consubstantielle des formes de résistances qui structurent le punk.
4 novembre 2024 00:38:26
16 janvier 2024 01:08:10
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