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Œuvre de
  • Lara Morciano (compositeur)
Participants
  • Anne Cartel (flûte)
  • José Miguel Fernandez (réalisateur informatique musicale)

enregistrement audio © Ircam - Oscar Ferran
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Embedding Tangles est venue en 2014 clore une recherche commencée en 2003 avec Tangle, déjà pour flûte et électronique, créée par Mario Caroli.
Au fil de ces dix années, l’œuvre s’est livrée sous divers visages, jusqu’à se cristalliser dans sa forme finale, grâce notamment à l’intégration au dispositif électronique de différents outils informatiques permettant une interaction en temps réel et de divers procédés d’élaboration et d’hybridation du matériau, développés par la recherche entretemps.
« Tangle » signifie « enchevêtrer»; quant au terme « Embedding », à l’instar de sa signification dans le domaine mathématique, il évoque ici l’idée d’un contenant, d’un encastrement des concepts liés (des tangles), d’un encadrement. Depuis son origine, ce travail aspirait à repenser les relations d’entrelacement entre la flûte et l’électronique en temps réel.
Dans Embedding tangles, les sonorités du jeu instrumental sont donc le point de départ d’une exploration des analogies et correspondances entre l’action de l’interprète, l’écriture instrumentale et les traitements électroniques. La recherche sur la différenciation et l’homogénéité dans les processus de dérivation timbrale mène le parcours musical de la pièce, à travers l’alternance des différents espaces sonores. Plusieurs éléments sont pris en compte dans ce travail, qui vise à mettre en évidence et à amplifier certaines caractéristiques sonores et idiomatiques de l’instrument. Les composantes percussives, soufflées, bruitées, inharmoniques et/ou polyphoniques du jeu de flûte développent un parcours menant à la prolifération de matériaux similaires dans l’électronique, à l’aide de différents types de processus granulaires et de descripteurs timbraux, utilisés pour piloter la spatialisation et d’autres traitements en temps réel. De l’enchevêtrement des deux naît un imaginaire sonore symbolique qui révèle le dialogue double, éthéré et incisif à la fois, du discours musical de l’œuvre.
Lara Morciano /J.S.

Court-circuit

Cette soirée fait la part belle aux écritures italiennes à travers trois générations d’artistes, de Luciano Berio, disparu il y a vingt ans, à Matteo Gualandi né en 1995. Entrelacs du monde instrumental et électronique, les « tresses incorporées » de Lara Morciano sont devenues une pièce de répertoire mixte pour les flûtistes. Dans sa création, le compositeur chilien José Miguel Fernández réalise quant à lui l’interaction fine entre les gestes du chef d’orchestre, le langage de programmation et les stratégies de synchronisation offerte par la reconnaissance gestuelle. Matteo Gualandi concentre toute la poétique sonore dans un cycle de miniatures de chambre, Fleurs de sang et de rosée. Enfin Berio et son Thema élaboré à partir du chapitre des Sirènes d’Ulysse de Joyce, réussit une synthèse magistrale entre le mot, la voix de Cathy Berberian et l’électroacoustique. Les onomatopées et les sonorités du texte foisonnent : « Imperthnthn thnthnthn » apparenté aux trilles, « Chips piching Chips » au staccato. Significations musicales et textuelles se confondent et se répondent, dans une économie de matériau rare et enthousiasmante.

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