Partant du patch Max/MSP de En Echo de Manoury, nous nous intéressons à la description abstraite des sources électroniques, que ce soit un patch ou tout autre programme ; elle se heurte à deux problèmes de catégorisation : d’une part, la difficulté de constitution d’une organologie de ce type de traitements; d’autre part, les possibilités presque illimitées de combinaison des transformations du signal numérique, conduisant à une difficulté d’identification des causes élémentaires et de leurs interactions.

Face à cette question, nous avons également constaté l’écart irréductible entre la partition et le patch :

la partition dit peu de choses du fonctionnement du patch, la rabat parfois sur les catégories musicales traditionnelles, ou suggère graphiquement le fonctionnement et/ou le résultat sonore ;
 le patch renvoie en général peu à la partition.

Il se dégage un espace de représentations intermédiaires entre partition et patch. Notre recherche se concentre sur la représentation de « l’orchestre numérique interactif » chez Manoury :

ces représentations s’articulent selon trois niveaux : individuel au niveau de chaque module synchrone ; collectif au niveau de l’association de ces modules ; et temporel, pour prendre en compte la dimension asynchrone liée aux interactions.
on s’intéresse en particulier à la représentation de la corrélation entre les « actions » au sens large de la voix ou du réalisateur en informatique musicale et la réponse de la machine.

ces représentations s’expriment dans l’environnement Max/MSP servant à la représentation de l’œuvre et font appel à des paradigmes informatiques.

Alain Bonardi

Maître de conférences HDR au département de Musique de l’Université Paris 8, chercheur associé à l’IRCAM (équipe Ingénierie des Connaissances Musicales), compositeur et réalisateur en informatique musicale, Alain Bonardi mène sa recherche sur les questions de pérennisation, transmission et authenticité des musiques mixtes interactives. Il travaille sur les œuvres avec électronique de Philippe Manoury depuis plus d’une dizaine d’années. Il est l’auteur d’un ouvrage sur les relations entre art lyrique et informatique, Représentations opérationnelles, l’opéra entre Berio et Turing, aux Editions Delatour (2008).